Bouguenais : un parcours sur mesure pour les “décrocheurs”

ardiniers d’Auteuil est le seul centre de formation de l’agglomération nantaise à proposer une pré qualification rémunérée aux jeunes décrocheurs.

Quelles solutions pour les “décrocheurs” ? Ces jeunes sortis du système scolaire, sans qualification sont très souvent les plus touchés par la crise. Selon l’Académie de Nantes, ils seraient plus de 2 000 en Pays de la Loire.

À Bouguenais, le centre de formation d’apprentis (CFA) d’Auteuil, qui a fait de cette question un enjeu fort, a mis en place deux formations expérimentales de 15 places destinées aux “décrocheurs” de 16 à 25 ans : une pré qualification au métier d’ouvrier du paysage et une seconde au maraîchage biologique avec conduite de tracteur. Ces actions, financées pour 55 000 € par la Région sur un total de 232 000 €, ont débuté le 14 mai et se poursuivront jusqu’en février 2013. Le groupe compte 13 stagiaires envoyés par la Mission locale et Cap emploi, rémunérés 350 € par mois en moyenne pour 1120 heures de formation dont 280 heures de stages en entreprise.

“Même si tous les candidats sont très motivés, notamment par le travail en extérieur, beaucoup ont une représentation du métier qui ne colle pas forcément à la réalité”, prévient Leïla Thomé, responsable de formation. Toutefois, pour accroître leur chance de réussite, le site de Bouguenais, baptisé Jardiniers d’Auteuil, met tout en œuvre pour proposer “un accompagnement personnalisé et renforcé afin que ces jeunes reprennent confiance en eux.”

 Reprendre le b.a.-ba

L’équipe enseignante compte deux formateurs techniques et une chargée d’insertion, Elise Boisson, qui surveille les jeunes comme le lait sur le feu. “Avant d’apprendre le métier, les stagiaires doivent acquérir une attitude professionnelle : c’est se lever le matin, arriver à l’heure, dire bonjour, être propre sur soi et à peu près autonome dès le 1er stage”, détaille la formatrice qui dispense des cours de maths, français, informatique tout en se chargeant du suivi social des élèves.

Une part importante de sa mission : “Je les aide à remplir leur dossier de logement, les formulaires du CCAS, de mutuelle, les demandes de colis alimentaires, etc.”, ajoute Elise Boisson qui se déplace aussi sur les terrains de stage à la rencontre des tuteurs. Un encadrement sur mesure et “familiale” qui porte déjà ses fruits : après trois mois, aucun candidat n’a jeté l’éponge !

(Article paru dans Fil des territoires  le 09 septembre 2012)